Etienne BOITEUX

 

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Etienne BOITEUX est né à Pierrefontaine-les-Varans dans le Doubs en 1963. Trente ans plus tard, il expose ses premières peintures. Entre ces deux dates, il se consacre d’abord au piano envisageant une carrière musicale avant de céder à sa passion du dessin. A 20 ans, il quitte sa Franche-Comté natale pour Paris où il étudie le dessin à l’Atelier de Sèvres, le graphisme publicitaire à l’ECV (Ecole de Communication Visuelle) et la peinture dans l’Atelier de Christian Zeimert. Depuis 1986, il exerce le métier de graphiste dans le domaine du packaging sans renoncer à la peinture. Il est initié à la gravure par Doune Tissot, touche à de nouvelles techniques, s’essaie à différents procédés, joue avec les matières et remet sans cesse en cause son travail comme on tourne des pages, sans craindre la toile blanche ou le bois brut où il pose ses empreintes en couches successives.
   Inlassablement libre dans chacune de ses périodes, Etienne s’exprime dans un univers poétique minéral, avec des compositions abstraites toujours évocatrices : des chairs humaines rocailleuses aux terres arides craquelées, des murs défraichis ou grillagés aux paysages goudronnés. Pour s’exprimer, le peintre a abandonné couleurs et pastels que l’on croise pourtant à l’occasion ; ses pigments disparaissent sous des matières inattendues et essentiellement minérales : du plomb et ses dérivés, du zinc, des résidus carbonisés, du verre, des minerais oxydés, feuille d’or et fil de fer. Y sont associés toutes sortes d’enduits et de colles, des cartons, charbons et fibres de tourbe, coquilles d’œuf et autres papiers de soie. L’artiste a même utilisé du goudron et de la bouse de vache en s’initiant à la peinture Kassena au Burkina Faso. Son inspiration lui vient autant de ses voyages dans différentes régions (citons la Cappadoce, l’Atlas ou la Bretagne) que de ses observations dans Paris où il photographie des murs délabrés et graffités, et encore dans le travail des maîtres de l’Art Moderne et dans celui de ses contemporains. Enfin, n’oublions pas ces arts d’outremer, venus d’Afrique, d’Asie et d’Océanie dont il retient la grande modernité.
   Dans son travail à la recherche de son propre vocabulaire, si les couleurs ne font que de rares apparitions, c’est pour souligner ou éclairer la matière, matière vitale à l’œuvre, matière épaisse et généreuse, tour à tour lisse et rugueuse, sourde et luisante, sombre et lumineuse. Avec une volonté inconsciente de donner une âme à de l’inerte, la matière brute évolue, se transforme dans des gammes de gris imaginaires que chacun croit reconnaître. Car ces images que nous envoie l’artiste, nous savons tous les lire, les ressentir, voire les interpréter. Toutes portent une histoire, une mémoire. On lit en continu dans l’œuvre d’Etienne l’usure du temps passé, les marques indélébiles de la vie. Rouille naturelle ou oxydation accélérée, toutes ces dégradations affirmées revendiquent une part de mélancolie, à la manière des vanités d’autrefois.
   Avec ces nouveaux horizons, Etienne Boiteux, dans une maîtrise remarquable de ses matières, se fait peintre paysagiste et nous offre des visions apocalyptiques et fascinantes sublimant la beauté inquiétante d’un monde pollué. Ces panoramas et ces fenêtres s’ouvrent sur des paysages inhospitaliers où des cieux vaporeux illuminent des coulées de lave, des rivières d’encre et des océans de bitume ; où des brumes légères recouvrent des terres asséchées, des boues poisseuses, sans âme qui vive. Autant de strates organisées dans l’horizontalité comme un carottage archéologique ou un prélèvement scientifique de couches graphitées. Et le résultat est prodigieux : aboutissements d’un long travail passionnant et d’une sensibilité originale, ces images d’une richesse infinie sont fortes émouvantes, et surtout terriblement belles. (Philippe Debrenne)

EXPOSITIONS
• 4/2011 – 6/2011 – galerie Nota Bene – Genève
• 12/2010 – Espace Opéra , Paris
• 10/2010 – « Art -cité », Fontenay-sous-Bois
• 02/2010 – La Charpente Galerie, Saint Mandé
• 2007 – Salon « l’Art du nu » Espace Champerret, Paris
• 2005 – Exposition Boutique galerie , Cavaillon
• 2003 – la Semaine d’art contemporain; Saint Mandé
• 1997 – la Semaine d’art contemporain; Saint Mandé
• 1996 – Salon « Grands et Jeunes d’aujourd’hui », Paris
• 1995 – Galerie « Dany Simon », Toulouse
• 1994 – « la Galerie » Fonvieille
• 1993 – « Salon Lenny », Tours